Cochenille : dégâts et traitements naturels

lutter contre la cochenille

La cochenille est un insecte piqueur-suceur appartenant à l’ordre des hémiptères. Bien connu des jardiniers, elle est un nuisible qui va s’alimenter de la sève des plantes et ainsi faire des dégâts sur différentes espèces de végétaux au jardin d’ornement, au verger, au potager ainsi que sur les plantes d’intérieur. Découvrons plus en détail qui est ce ravageur, comment détecter sa présence et quelle méthode de lutte employer pour s’en débarrasser.

Reconnaître la cochenille

Il y a une morphologie très différente entre le male et la femelle cochenille. Le mâle adulte est mobile de petite taille d’environ 0,5 mm. Il est pourvu d’ailes, d’antennes et de petites pattes articulés. Les cochenilles ressemblent à de petits moucherons qui passent complètement inaperçu. Dépourvu de pièce buccale, le male adulte ne se nourrit pas et ne vit qu’un ou deux jours. Il ne cause ainsi pas de dégâts aux plantes.

Les femelles adultes ont un corps large et aplati. Elles sont dépourvues d’ailes et parfois de pattes. Elles se nourrissent de la sève des plantes sur lesquelles elles sont fixées et peuvent vivre de quelques mois à plusieurs années. Les femelles cochenilles provoquent des dégâts importants en ralentissant la croissance des plantes à cause des nombreuses piqures et succions.

cochenille

Détecter la présence de la cochenille

Il est possible d’identifier la présence de la cochenille par le miellat et part l’apparition de fumagine sur les tiges, feuilles et fruits. Elles sécrètent par leurs glandes un revêtement cireux ou une carapace protectrice qui les différencie en plusieurs grandes familles de cochenilles (Diaspididae, Coccidae, Pseudococcidae et autres).

On observe la présence de cochenille par la présence de miellat et de fumagine.

Quels traitements biologiques contre la cochenille ?

Les solutions naturelles utilisables en agriculture biologique pour lutter et contrôler les populations de cochenilles sont les suivantes :

🌱Le conseil Planète Agrobio contre les cochenilles

Réalisez une préparation à partir de Purin de fougère (100 ml) + purin d’ail (100 ml) + 10 ml de savon noir (cuillère à café) / 800 ml d’eau / m2. Appliquez des pulvérisations de cette solution dès la détection de la présence du ravageur. À renouveler si nécessaire tous les 7 à 21 jours jusqu’à disparition des cochenilles.

Différentes familles de cochenilles

Le cycle biologique des cochenilles varie suivant les espèces. Il faut savoir qu’il existe plus de 8500 espèces, organisées en plusieurs familles. Parmi elles, voici celles que l’on va retrouver majoritairement et qui vont s’avérer particulièrement nuisibles.

La famille des Coccidae

Cette famille est la plus importante, aussi appelée Lecaniidae ou cochenille à carapace. On les retrouve sur de nombreuses espèces d’arbres et arbustes d’ornement (hortensia, érable, tilleul, ifs, camélia, vigne, olivier…).

La famille des Diaspididae

Les femelles sont recouvertes d’un vaste bouclier cireux. Elles causent beaucoup de dégâts sur les arbres et arbustes d’ornement (rosier) mais surtout sur les arbres fruitiers (poirier, pommier, murier, agrumes, framboisier, olivier). Le corps de cette famille de cochenille est protégé par une carapace rigide légèrement bombée, en forme d’écaille, que l’on nomme bouclier et qui est constituée de cire.

Pou de Californie agrumes Aonidiella aurantii

C’est un ravageur répandu dans les cultures d’agrumes, citronnier, oranger, pomelos, kumquat, mandarinier et que l’on retrouve également sur la culture du rosier et d’autres plantes ornementales. Ce ravageur de 1 à 2 mm de long de forme cireuse et transparente peut donner naissance jusqu’à 150 à 200 larves sur une quinzaine de jours. Les larves envahissent les feuilles et l’ensemble de la plante. On compte plusieurs générations par an. Les agrumes attaqués sont affaiblis et développent des lésions caractéristiques avant de se dessécher. Les feuilles jaunissent et tombent.

Cochenille des cactus et orchidées Abgrallaspsis cyanophylli

Cette cochenille d’origine tropicale est très fréquente dans les serres. C’est l’un des principaux ravageurs des cactus, orchidées et palmiers. Les carapaces de cette cochenille sont oblongues de 1 à 3 mm, de couleur jaune à brun clair.

Cochenille du laurier rose Aspidiotus nerii

Cette cochenille est un ravageur que l’on trouve fréquemment dans les serres. Elle infecte différentes plantes d’extérieur comme le aurier rose, l’aucuba japonica et les plantes d’intérieur telles que les orchidées, dracaena, palmier.

On la distingue par son aspect circulaire de 1 à 2 mm de diamètre de couleur blanchâtre avec une tache centrale jaune. La carapace qui sert de bouclier a la femelle est plat mais plus petit chez les males. Cette cochenille est souvent fixée sur les tiges mais elle est plus importante sur le feuillage.

Cochenille du rosier Aulacapsis rosae

Cette cochenille est très répandue sur les rosiers. Elle se développe sur les tiges. Les carapaces de 2 mm de long sont de couleur blanchâtre à grisâtre et de taille plus ou moins ovales. Les œufs sont pondus sous la carapace des femelles en juillet à aout qui lui sert de bouclier. Des larves de couleur orangés apparaissent ensuite sur l’ensemble du rosier. L’accouplement se fait de mai à juin. Les mâles adultes sont ailés. On observe rapidement un aspect écailleux blanchâtre sur les tiges des rosiers. Les attaques de cette cochenille altèrent la vigueur du rosier.

Cochenille des orchidées Diapsis boisduwalii

C’est le ravageur des orchidées phalaenopsis, cattleya, epidendrum, oncidium, cymbidium, masdevallia, encyclia mais également des palmiers. La femelle possède une carapace de 2 mm de long de couleur jaunâtre à brunâtre translucide. Le male plus petit, est recouvert de filaments cireux blancs. Les larves sont de couleurs jaunes. On les observe principalement au revers des feuilles. Ils affaiblissent la plante et l’épaisse cire blanche dont sont recouvert les carapaces des males, sont particulièrement inesthétiques.

Cochenille du Fusain (Euonymus japonica) Unaspis euonymus

Cette cochenille est inféodée aux fusains d’ornement et en particulier a Euonymus japonica. On observe chez les femelles de couleur brun de 2 à 3 mm de forme allongé ressemblant a la forme d’une huitre et chez les males une couleur jaune clair à blanc. Elles se développent de juin à septembre et se fixent sur les feuilles et les tiges, leurs attaquent affaiblissent la plante et provoquent une décoloration du feuillage Cette cochenille peut entrainer la mort de la plante.

Cochenilles des orchidées Lepidosaphes machii

Cette cochenille appelée cochenille virgule s’installe sur les feuilles et tiges des orchidées (cymbidium, phalaenopsis). Sa taille de 2 mm de long et sa carapace en forme de moule plutôt étroite en fait un ravageur redoutable sur les orchidées

Cochenille des citronniers et agrumes Lepidosaphes beckii

Elle est un ravageur des agrumes. La femelle 2 à 4 mm de long en forme de coquille de moule de couleur brun violacé pond jusqu’à 50 à 100 œufs puis meurt. Les larves migrent vers les feuilles et jeunes pousses pour s’alimenter et se développer. Plusieurs générations peuvent se succéder. Le male est plus petit, de même forme que la femelle, mais plus allongé

Cochenille de l’hortensia Pulverinaria hydrangeae

Cette cochenille s’attaque aux hortensia (hydrangea), tilleul (Tilia), viorne (viburneum tinus) et différentes rosacées. Leur carapace est de couleur brunâtre, on les observe sur les feuilles et les tiges des plantes mais c’est leur sac de mue de forme allongé de couleur blanchâtre formé au cours de l’été qui permet de reconnaitre la présence de cette cochenille. Les œufs éclosent de juin à juillet puis les larves migrent sur le revers des feuilles pour s’alimenter et lorsqu’elles ont atteint environ 2 mm, elles se déplacent sur les rameaux ou elles continuent à se nourrir tout l’hiver.

Cochenille de l’olivier Saissetia oleae

Cette cochenille s’attaque particulièrement aux oliviers et laurier rose en pot et en pleine terre. On observe une carapace de 5 mm de long et 3 mm de large de couleur brun foncé à noir avec une crête formant sur le dos un motif en H caractéristique de cette cochenille. On les trouve sur l’ensemble de la plante, feuille, tige et pousses. Le cycle de vie de cette cochenille se fait en trois à quatre mois.

 

La famille des Pseudococcidae ou cochenille farineuse

La cochenille farineuse est caractérisée par une forme oblongue, leurs antennes réduites, leurs pattes bien développées et la sécrétion de cire filamenteuse ou farineuse qui les recouvre. Dans cette famille, on trouve des ravageurs des milieux chauds et humides souvent d’origine tropicale dont plusieurs espèces rencontrées en cultures sous serre. Elles s’attaquent aux arbres et arbustes d’ornements (forsythia, agrumes, ceanothe, juniperus…). On y trouve plusieurs formes de cochenilles qui s’attaquent aux racines appelées pou des racines. Elles infectent essentiellement les plantes d’ornements cultivées en pot sous serres.

Cochenille des Phormium et des cordylines australis Balanococcuc diminutus

Elle a été introduite avec les plantes dont elle est inféodée les femelles de 4 à 5 mm sont de couleur gris a gris rouge recouvert d’une cire farineuse. Les œufs sont pondus en groupe sur les limbes de la feuille. Il y a plusieurs générations par an. On observe la présence de cette cochenille par la présence de miellat en abondance. Cette cochenille affaiblit et perturbe le développement des plantes.

Cochenille des palmiers Nipaecoccus nipae

Cette cochenille se développe sur les palmiers. On la trouve principalement à la base des feuilles. Les adultes de 3 mm de long sont de couleur rose saumon avec de léger cônes cireux blanc crème.

Cochenille des plantes d’ornement (plantes d’appartement) Planococcus citri

Cette cochenille se développe en serre dans des conditions humides et chaudes. Elles s’attaquent plus particulièrement aux fougères, orchidées, cactées et certaines plantes grimpantes. Les cochenilles de 3 à 4 mm de long sont rosâtres et couvert de cire blanchâtre.

Cochenille farineuse des serres Pseudococcus viburni

C’est la cochenille la plus répandue dans les serres. Elle est de couleur rose clair couvert de cire farineuse blanche de 4 mm de long. Apres l’éclosion des larves celle-ci se dispersent sur la plante et se rassemble souvent à l’aisselle des bourgeons, à la base des feuilles, à l’intérieur des gaines foliaires. Elle se reproduit toute l’année. Les adultes et les larves aspirent la sève amenant un affaiblissement de la plante, provoquant parfois une défoliation.

Cochenille des serres Pseudococcus longispinus

On la retrouve en abondance sur les orchidées, cactus et autres plantes tropicales. Les adultes de 2 à 3 mm de long avec de très longs filaments caudaux. Elle sécrète un miellat très abondant.

Photos : Sandep Handa (photo 1) – Makamukio (photo 2)

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