Le citronnier, avec son feuillage luxuriant et ses fruits juteux, est une plante prisée dans de nombreux jardins et intérieurs. Cependant, il est la cible d’un redoutable ravageur : la cochenille du citronnier (Planococcus citri). Ce petit insecte, qui se niche dans les recoins protégés des plantes, peut provoquer des dommages notables tant sur l’apparence que sur la santé du végétal. Au-delà de l’impact esthétique, les infestations sévères de cochenilles entraînent une réduction significative de la production fruitière et altèrent la qualité des récoltes. Découvrons comment l’identifier, les dégâts qu’il provoque et des méthodes de lutte biologique pour s’en débarrasser.
Identification et description de la cochenille du citronnier
Vous avez sans doute déjà remarqué, nichée dans les recoins de vos citronniers, cette fine couche blanche qui pourrait presque sembler inoffensive. Pourtant, derrière cet amas cotonneux se cache un redoutable ennemi : la cochenille du citronnier, aussi connue sous le nom de cochenille farineuse de l’oranger. Son nom scientifique, Planococcus citri, désigne un petit insecte de l’ordre des hémiptères, qui se nourrit en piquant et en suçant la sève de vos plantes.
D’apparence, la cochenille adulte n’est pas très grande — environ 3 mm pour la femelle — et possède un corps brun dissimulé sous une cire blanche, qui lui donne cet aspect cotonneux. Le mâle, quant à lui, se caractérise par sa petite taille et son allure de moucheron brun ailé, bien qu’il soit moins visible dans les colonies. À chaque stade de son développement, cet insecte s’avère nuisible, puisqu’il se fixe sur les feuilles et les tiges, y puisant la sève nécessaire à sa survie.
La présence de la cochenille du citronnier est souvent trahie par ces amas blancs qui couvrent la plante et créent des petites zones poudreuses où se logent les adultes, les larves et leurs œufs. Grâce à cette cire protectrice, elle se camoufle facilement, ce qui rend parfois sa détection difficile à l’œil non averti.
Nos solutions et traitements bio contre la cochenille du citronnier
Contre ce ravageur des agrumes, nous vous recommandons l’application de :
- Traitement bio contre la cochenille des agrumes
- Traitement bio pucerons et araignées rouges
- Savon noir (Notre astuce : pour 1 litre de solution, mélangez 100 ml traitement bio pucerons et araignées rouges + 870 ml d’eau + 30 ml de savon noir)
- Répulsif jardin terre de diatomée
- Argile kaolinite
- Protection des cultures pucerons
- Biostimulant agrumes (c’est le premier rempart contre les ravageurs et maladies : il renforce les plantes permettant d’être en meilleur santé et d’être moins appétant pour les ravageurs)
Contre la fumagine provoquée par cette cochenille, nous vous conseillons :
- Traitement bio maladies des arbres fruitiers (Application de la solution sur les feuilles permettant d’assécher la fumagine (champignon), attendre 12 à 24 h puis passer le jet d’eau. Renouveler l’opération si nécessaire
- Argile bentonite sodique qui a un rôle asséchant (Application de la solution (poudre) en dilution dans l’eau sur les feuilles permettant d’assécher la fumagine champignon), attendre 12 à 24h puis passer le jet d’eau. Renouveler l’opération si nécessaire.)
Quelles sont les cultures sensibles ?
La cochenille du citronnier est une espèce polyphage, qui peut s’attaquer à un large éventail de plantes, qu’elles soient cultivées en extérieur ou à l’intérieur. Elle apprécie tout particulièrement les conditions chaudes et humides, ce qui en fait un ravageur redoutable pour les plantes d’intérieur et les serres, où elle trouve un environnement propice pour se multiplier. En extérieur, son impact reste un peu plus limité grâce à des conditions moins favorables à sa prolifération.
Les agrumes sont ses cibles privilégiées. Ainsi, si vous cultivez citronniers, orangers ou pamplemoussiers, soyez vigilant, car ces plantes sont particulièrement vulnérables à ce ravageur.
La cochenille ne s’arrête pas là et peut aussi coloniser des plantes exotiques comme le bananier, le manguier ou encore l’ananas. Elle n’hésite pas non plus à s’installer sur diverses plantes d’intérieur, comme les anthuriums, Cactus, Ficus ou encore les orchidées (Phalaenopsis, Cymbidium, Cattleya).
Biologie de Planococcus citri
Le cycle de vie de la cochenille du citronnier est rapide et bien adapté à la prolifération. En environ six semaines, une génération complète se développe, et ce rythme s’accélère encore en intérieur, où les conditions de chaleur et d’humidité sont souvent réunies. On peut donc facilement observer jusqu’à huit générations par an dans des lieux comme une véranda ou une serre. En extérieur, ce nombre diminue avec les températures plus basses.
Les jeunes larves sont mobiles au début de leur cycle. Elles se déplacent activement à la recherche d’un endroit idéal sur la plante hôte, puis se fixent et se recouvrent de cire cotonneuse pour se protéger. Ce revêtement leur permet aussi de survivre aux températures plus froides de l’hiver en restant adultes sur les rameaux et les feuilles, attendant le retour des beaux jours pour recommencer leur cycle.
La reproduction de la cochenille Planococcus citri se fait par parthénogenèse, c’est-à-dire sans accouplement, ce qui permet aux femelles de pondre plus de 300 œufs en une à deux semaines avant de mourir. Les œufs éclosent ensuite en une semaine, et les jeunes passent par plusieurs mues pour atteindre l’âge adulte. Les mâles, plus rares et ailés, ne vivent pas longtemps et ne se nourrissent pas, leur rôle étant limité à la reproduction.
La cochenille se déplace facilement d’une plante à l’autre, généralement à cause des outils et des équipements de jardinage contaminés.
Quels sont les dégâts causés par la cochenille du citronnier ?
La cochenille du citronnier se nourrit de la sève de vos plantes et affaiblit par conséquent leur vigueur et ralentit leur croissance. Son action en continu peut épuiser la plante, surtout si l’infestation est importante.
Vous pouvez repérer sa présence par de petites masses de cire blanche qui se logent aux nœuds et à la base des feuilles. Sous cette substance duveteuse, se cachent souvent les cochenilles adultes ou leurs œufs, avec des teintes allant de l’orange au rose.
Sur les feuilles, les signes visibles sont :
- Déformations des feuilles, qui peuvent se recourber ou se froisser.
- Jaunissement.
- Chute prématurée des feuilles.
- Production de miellat, une substance sucrée et collante qui attire les moisissures. Ce miellat favorise l’apparition de la fumagine, une sorte de dépôt noirâtre semblable à de la suie, qui recouvre les feuilles et bloque la photosynthèse.
Sur les fruits, les dégâts se traduisent par :
- Une attaque au niveau du pédoncule, déformations et ralentissant la croissance normale des fruits.
- L’apparition de nodosités dures à l’intérieur du fruit, ce qui altère sa qualité gustative.
- Un avortement précoce des fruits et des fleurs.
Planococcus citri est aussi vecteur du virus de la mosaïque jaune des agrumes et peut donc transmettre cette maladie.
Comment détecter une infestation ?
La cochenille du citronnier peut être présente tout au long de l’année, bien que son activité atteigne un pic entre mai et octobre, période où la chaleur et l’humidité favorisent sa prolifération.
Pour la repérer, soyez attentif aux endroits protégés de vos plantes, comme la base des feuilles, les nœuds et sous les écorces de paillage, où ces insectes aiment se cacher. Une inspection régulière est essentielle pour prévenir une infestation : observez attentivement la face inférieure des feuilles, l’aisselle des feuilles et les tiges.
La présence de miellat, de larves ou de petites masses blanches cotonneuses indique souvent la présence de cochenilles.
Sur les agrumes, il peut arriver de confondre la cochenille farineuse avec les cochenilles à bouclier, mais il existe une différence notable : ces dernières se présentent sous une forme brune et lisse, tandis que la cochenille farineuse a cet aspect blanc et duveteux qui la rend facilement reconnaissable.
Méthodes de prévention et de lutte contre la cochenille du citronnier ?
Pour protéger vos citronniers et autres plantes sensibles de la cochenille, quelques pratiques simples et naturelles peuvent grandement limiter les risques d’infestation. Voici quelques conseils pour vous aider à garder vos plantes en bonne santé :
- Surveillez l’apport d’engrais, notamment ceux riches en azote, car un excès d’azote favorise la prolifération des cochenilles en stimulant la croissance des nouvelles pousses, particulièrement prisées par ces insectes.
- Enlevez régulièrement les débris végétaux et les résidus de culture autour de vos plantes, car ils peuvent offrir un abri aux cochenilles et faciliter leur installation.
- Nettoyez avec soin vos outils de jardinage entre chaque utilisation. Les cochenilles peuvent se propager d’une plante à l’autre par le biais du matériel agricole, alors un nettoyage rigoureux limite les risques de contamination.
Pour toute question concernant la lutte contre Planococcus citri, n’hésitez pas à nous contacter.