Comment lutter contre la mineuse des agrumes (Phyllocnistis citrella) ?

lutter contre la mineuse des agrumes (Phyllocnistis citrella) ?

Les jeunes feuilles de vos citronniers ou orangers se tordent et se boursoufflent ? Vous observez de fines galeries argentées serpentant sous l’épiderme du feuillage. Pas de doute : la mineuse des agrumes (Phyllocnistis citrella) est passée par là. Ce petit papillon, venu d’Asie, s’attaque aux nouvelles pousses avec une redoutable efficacité. Ses larves creusent des tunnels dans les feuilles, freinant la croissance des arbres et fragilisant les jeunes plantations. Face à ce ravageur, quels méthodes de lutte adopter ? Planète Agrobio vous livre ses solutions.

Description de la mineuse des agrumes

Phyllocnistis citrella est un minuscule papillon nocturne de la famille des Lépidoptères, originaire de l’Asie du Sud-Est. Il est aujourd’hui présent dans la plupart des régions où sont cultivés les agrumes.

L’adulte mesure à peine 4 à 6 millimètres de long, ses ailes d’un blanc argenté présentent une petite tache noire bien visible à leur extrémité. Mais c’est sa descendance, et non l’adulte, qui cause le plus de dégâts.

Les larves jaunâtres, aplaties et translucides, s’introduisent sous l’épiderme des feuilles tendres pour y tracer des galeries sinueuses. Ces mines, d’abord argentées, brunissent peu à peu sous l’effet des excréments laissés par la chenille. En observant attentivement le revers des jeunes feuilles, on distingue parfois les larves à travers la fine pellicule du limbe.

Quels sont les plantes attaquées par ce ravageur ?

Les jeunes agrumes — citronniers, orangers, mandariniers, pomelos, limes… — sont les plus vulnérables, surtout les plants de moins de sept ans. Dans les pépinières, les attaques sont particulièrement sévères car la croissance active offre sans cesse de nouvelles pousses, idéales pour la ponte.

Cycle biologique du Phyllocnistis citrella

Comprendre le cycle de la mineuse est la première étape avant d’envisager une lutte efficace. Son rythme de vie est étroitement lié à la température et à la présence de jeunes feuilles.

Dès le printemps, les adultes émergent et commencent à pondre sur la face inférieure des jeunes feuilles. Les œufs éclosent après 2 à 10 jours, donnant naissance aux larves qui s’enfoncent dans le tissu foliaire. Ces dernières passent par quatre stades de développement au cours desquels elles se nourrissent intensément du parenchyme, la partie verte responsable de la photosynthèse.

Après 5 à 20 jours, elles cessent toute activité et entrent en nymphose dans la feuille elle-même, enveloppées d’un léger cocon. Cette phase dure 6 à 22 jours, avant que le papillon adulte ne prenne son envol. Le cycle complet s’étale sur 15 à 47 jours, selon les conditions climatiques.

Les températures chaudes accélèrent ce processus : dans les zones tropicales ou subtropicales, la mineuse peut accomplir plusieurs générations successives entre avril et octobre. C’est ce qui explique sa propagation rapide dans la plupart des régions productrices d’agrumes, de la Guyane à La Réunion.

Quels sont les dégâts causés par la mineuse des agrumes ?

Les premiers signes d’infestation se manifestent sur les jeunes feuilles. On observe de fines traînées argentées formant des arabesques sur la surface du limbe. Ces galeries sont le résultat du creusement des larves. Peu à peu, les feuilles se tordent, s’enroulent et finissent par se dessécher. Les conséquences ne sont pas seulement esthétiques :

  • La photosynthèse est fortement réduite, limitant la croissance de l’arbre.
  • Les jeunes rameaux se déforment, compromettant la formation future des fleurs et fruits.
  • Lorsque plus de 20 % des feuilles sont touchées, la croissance générale ralentit nettement.

À ces effets directs s’ajoutent des conséquences indirectes. Les plaies laissées par la mineuse favorisent l’entrée de bactéries et champignons pathogènes, notamment le chancre bactérien des agrumes (Xanthomonas citri) ou encore l’alternariose. Ainsi, un verger affaibli devient plus sensible à d’autres maladies.

Conditions favorables au développement

La mineuse affectionne la chaleur et l’humidité. Les températures élevées accélèrent la croissance larvaire et réduisent le temps entre deux générations. Dans les régions tropicales ou méditerranéennes, son activité s’étend de mars à octobre, avec un pic durant les périodes de poussées végétatives où apparaissent les jeunes feuilles tendres.

Les arbres bien nourris et irrigués régulièrement produisent davantage de jeunes pousses, ce qui attire naturellement les femelles prêtes à pondre. Cela ne signifie pas qu’il faille négliger l’entretien des arbres, mais qu’il convient d’adopter une gestion équilibrée de la croissance pour limiter les périodes de vulnérabilité.

Comment observer et lutter contre la mineuse des agrumes ?

Pour la détection de la mineuse des agrumes, nous vous conseillons d’utiliser :

Contrôlez 1 à 2 fois par semaine vos pièges (phéromones).

Dès que les jeunes pousses de vos agrumes sont touchées, appliquez par pulvérisation foliaire (feuilles) le Traitement bio pucerons et araignées rouges sur l’ensemble de vos agrumes.

N’oubliez pas de changer vos phéromones toutes les 5 semaines.

 

Notre astuce contre la mineuse des agrumes

Appliquez les deux solutions biologiques suivantes :

Pour 1 litre de solution :  10 ml de chitosan liquide  + 20 g d’argile bentonite sodique + 990 ml d’eau.

Pulvériser la solution à l’aide d’un pulvérisateur sur les feuilles, tronc, rameaux de vos agrumes. Multiplier les doses en fonction du volume de bouillie désirée.

Cette solution a un effet de barrière physique contre ces ravageurs des agrumes. Elle forme un biofilm naturel qui perturbe l’alimentation des insectes en empêchant la prise de nourriture en abimant les pièces buccales des insectes. Elle empêche les piqures ou morsure évitant la dispersion des virus dans certains cas ainsi que la ponte des insectes.

L’association des textures des deux produits gêne le déplacement surtout sur les larves et adultes et désorientent les insectes. Il agit comme répulsif mécanique sur les ravageurs. Les feuilles sont moins attractives pour les insectes (moins de brillance, moins d’odeurs volatiles libérées). Elle ne bloque pas la photosynthèse des plantes. Pas d’effet toxique pour l’utilisateur

Photo : Shutterstock