La cladosporiose de la tomate, parfois aussi appelée “moisissure olive”, est une maladie cryptogamique fréquente sur les cultures de tomates. Mais savez-vous reconnaître ses symptômes ? Et appliquer les bons traitements biologiques pour lutter contre cette maladie ? Découvrons plus en détail la cladosporiose de la tomate.
Qu’est-ce que la cladosporiose de la tomate ?
La cladosporiose est une maladie fongique qui touche principalement les tomates, mais aussi d’autres plantes de la famille des Solanacées. Le champignon responsable, Passalora fulva (anciennement Cladosporium fulvum), appartient à la famille des Mycosphaerellaceae. Présent dans le monde entier, il est particulièrement répandu dans les zones humides et tropicales, ainsi que dans les cultures de tomates sous serre.
De nombreuses variétés de tomates résistantes ont été développées grâce à des gènes spécifiques. Cependant, le champignon évolue continuellement, produisant de nouvelles souches capables de contourner ces résistances. Cette adaptation constante rend la lutte contre la cladosporiose particulièrement complexe.
Cycle de vie du champignon Passalora fulva
Le champignon Passalora fulva se conserve sur les débris végétaux présents dans le sol et sur les structures des abris de culture. La dissémination du pathogène s’effectue principalement par le vent, mais aussi via les outils de jardinage, les vêtements des jardiniers et les insectes.
Le processus d’infection débute lorsque le mycélium du champignon pénètre dans les feuilles de la tomate par les stomates. En quelques heures, une sporulation (formation des spores) se produit, générant une grande quantité de conidies sur la face inférieure des feuilles. Cette multiplication rapide favorise la propagation de la maladie au sein de la culture.
Quelles sont les conditions favorables à l'infection ?
Les conditions idéales pour le développement de la cladosporiose se situent entre 20 et 25 °C avec une hygrométrie supérieure à 80 %. L’infection est également favorisée par des excès d’azote dans le sol et des températures fraîches en zones tropicales.
L’humidité élevée, souvent présente dans les serres, crée un environnement propice à la prolifération du champignon. Ces conditions correspondent malheureusement aux besoins de croissance optimaux de la tomate, ce qui complique la mise en place de mesures préventives efficaces.
Quels sont les dégâts et symptômes de la cladosposriose de la tomate ?
Sur les feuilles
Les premiers symptômes apparaissent généralement sur les feuilles les plus basses. On observe des taches chlorotiques jaune pâle, circulaires à angulaires, sur la face supérieure des feuilles. Ces taches s’étendent progressivement, entraînant un enroulement des feuilles affectées et une nécrose des tissus au centre des zones touchées.
Sur la face inférieure des feuilles, un feutrage bien visible se forme. Initialement blanchâtre, ce feutrage évolue vers une coloration brun olivâtre ou gris verdâtre. Il est important de ne pas confondre ces symptômes avec ceux de l’oïdium, qui présente un feutrage léger, toujours blanc, avec une nécrose au centre de la tache.
Sur les fruits
En cas d’attaque sévère, les fruits sont aussi touchés. Ils présentent des lésions irrégulières noires, notamment au niveau du pédoncule, conduisant à une pourriture pédonculaire. Ces dommages affectent la qualité et la commercialisation des fruits.
Autres parties affectées
Les tiges peuvent parfois montrer des signes d’infection, et bien que rare, les fleurs peuvent également être touchées, ce qui peut compromettre la formation des fruits.
Quelles méthodes de prévention contre la cladosporiose de la tomaTE ?
La prévention reste la meilleure stratégie pour lutter contre la cladosporiose de la tomate. Plusieurs mesures peuvent être mises en place :
- Hygiène culturale : désinfectez les installations et éliminer les débris végétaux après une attaque pour réduire les sources d’inoculum.
- Gestion de l’humidité : aérer les serres autant que possible pour diminuer l’humidité ambiante. Évitez les arrosages par aspersion qui mouillent le feuillage et préférer l’irrigation au goutte-à-goutte.
- Densité de plantation : réduire la densité des plants pour favoriser une meilleure circulation de l’air et limiter la propagation du champignon.
- Élimination régulière des parties infectées : retirez et détruire les feuilles et les parties de plantes présentant des symptômes pour empêcher la dispersion des spores.
- Effeuillage : supprimez les feuilles à la base des plants pour réduire les risques d’infection à partir du sol.
- Rotation des cultures : évitez de cultiver des tomates ou d’autres Solanacées au même endroit plusieurs années de suite pour réduire la pression du champignon dans le sol.
- Nettoyage en profondeur : à la fin de la culture, retirez soigneusement toutes les plantes infectées et désinfecter les structures des abris pour éliminer les spores restantes.
Comment lutter contre la cladosporiose de la tomate ?
Une fois la maladie installée, la cladosporiose est difficile à éradiquer, surtout en culture sous serre ou tunnel. Il est donc crucial d’intervenir rapidement et de surveiller fréquemment les cultures pour détecter les premiers signes de la maladie.
Il est important de noter que le cuivre, souvent utilisé contre les maladies fongiques, est inefficace contre la cladosporiose. C’est pourquoi Planète agrobio, conseille les produits biologiques et naturels suivants :
- Argile bentonite sodique : grâce à son fort pouvoir asséchant permet de stopper le mycélium de la cladosporiose ainsi que plusieurs autres maladies comme le mildiou.
- Chitosan liquide
- Traitement bio maladies des tomates