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Aleurode des serres : dégâts au potager et traitements

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Les aleurodes des serres appelées aussi mouches blanches sont des ravageurs du jardin. Elles posent des problèmes essentiellement sous serres et tunnels plastiques mais on observe aussi l’espèce Trialeurodes vaporariorum originaire d’Amérique du Sud dans les jardins potagers situés dans le sud de la France. L’autre espèce, Bemisia tabaci, originaire des zones tropicales, est principalement installée dans les serres. Découvrons un peu plus en détail qui est cet insecte hémiptère, quels sont les dégâts provoqués sur les plantes et quels traitements permettent de s’en débarrasser.

Description de l'aleurode des serrres

Les aleurodes sont de petits insectes proches parents des cochenilles, des pucerons et des psylles avec lequel ils forment le groupe des Phytophtires, parmi les Homoptères.

Ces insectes pullulent dans toutes les régions tropicales du globe où ils occasionnent de très gros ravages aux plantes cultivées (mangues, avocats, citron, goyave…).

En Europe, on ne les rencontre guère que dans les serres ; il existe bien en France quelques espèces indigènes telles que l’aleurode du chou (Aleurodes brassicae), l’aleurode du laurier-tin (Aleurodes jelenekii), l’aleurode de l’olivier (Aleurode olivinus).

Ce sont principalement les espèces exotiques enracinées dans nos serres qui sont à redouter et parmi celle-ci surtout l’aleurode vaporeux (Trialeurodes vaporariorum).

Pourquoi appelle-t-on l’aleurode mouche blanche ?

On a dénommé les aleurodes sous le nom de « mouches blanches » par simple traduction du terme américain « white fly » en réalité, ce nom ne peut guère s’appliquer qu’aux insectes adultes qui sont les seuls ailés et mobiles.

Les adultes se présentent sous la forme de minuscules moucherons d’un blanc pur, d’allure poudreuse, dont l’envergure ne dépasse guère 3 mm. Ils portent 4 ailes bien développées, aux nervures peu prononcées, de longueur sensiblement égale entre elle et à l’extrémité arrondie. Les mâles ne se distinguent des femelles que par leur armature génitale qui ressemble à celle des Psylles.

Les adultes des deux sexes sont pourvus d’un rostre assez semblable à celui des pucerons. Les aleurodes sont d’une extrême fragilité et on les écrase au moindre toucher. Si les adultes se rapprochent davantage à des psylles et des pucerons, les larves et les nymphes, par contre, ressemblent à s’y méprendre à des cochenilles. Le dimorphisme entre les formes larvaires est tellement proche qu’il est difficile de supposer à première vue que l’on ait affaire au même insecte.

Les larves sont de petits insectes complétement aplatis, de forme arrondie, ovale ou circulaire et sécrétant une matière cireuse dont la forme et la constitution varient suivant les espèces. Cette cire tantôt floconneuse, filamenteuse, farineuse ou mousseuse s’accumule sur le dos. Presque toujours, les larves sont ornées tout autour du corps par une auréole ciliée, très caractéristique. On distingue sur la face dorsale du corps une séparation rudimentaire entre le thorax et l’abdomen et vers le tiers inférieur, une ouverture en forme de V de structure assez complexe que l’on nomme orifice vasiforme. Tout le corps est plus ou moins abondamment tapissé de grosses glandes sécrétrices de cire dont le nombre et la structure varient suivant les espèces.

Cycles évolutif de l'aleurode des serres

Au printemps, lorsque la température de serres commence à s’élever, les aleurodes éclosent en masse. Si on secoue une plante, on les voit s’envoler en tous sens et se poser rapidement sur d’autres feuilles.

Peu de temps après, on remarque des accouplements. La femelle fécondée pond à la face inférieure des feuilles, de minuscules œufs de couleur blanche, opalescente qu’elle enfonce dans le parenchyme. Ces œufs sont déposés en anneau circulaire. La femelle pond en général de 100 à 200 œufs, de forme arrondie et très difficile à observer.

Les larves dès leur éclosion vont se fixer sur la face inférieure des feuilles dont elles sucent la sève avec leur rostre. La rapidité de leur développement est fonction de la température. L’évolution n’est jamais très rapide, dans les conditions favorables, elle peut se prolonger pendant 1 mois et demi à 2 mois. L’adulte sort de la coque nymphale par une déchirure dorsale en forme de T.

Dans la plupart des serres, plusieurs générations se succèdent au cours de l’année et peu de temps, il se produit une pullulation considérable de ces insectes.

Les conditions favorables au développement de l'aleurode ?

Les aleurodes des serres peuvent se reproduire aussi sans fécondation et leur développement est dépendant des températures. C’est le cas de l’aleurode Trialeurodes vaporariorum qui se développe à 16°C en 70 jours et à 26°C en 22 jours. L’aleurode Bemisia tabaci, quant à elle, se développe en 49 jours à 16° et à 26°c en 21 jours.

On comprend donc bien que dès que les conditions leur sont favorables, la reproduction des aleurodes explose et se succède sans interruption. Elles résistent à l’hiver, surtout dans les serres chauffées.

Quels dégâts au jardin ?

Les dégâts commis dans les serres par l’aleurode vaporeux (Traileurodes vaporarium) sont très importants car ses colonies recouvrent parfois complètement la face inférieure des feuilles. Les aleurodes affaiblissent les plantes en piquant sur la face supérieure des feuilles et principalement vers les parties hautes de la plante. Elles provoquent une diminution des rendements et des calibres des légumes.

Il n’est pas rare de trouver 500 individus groupés sur le limbe de plantes tropicales ou sur des légumes (tomate, concombre, melon, courgette…).

Les feuilles envahies jaunissent d’abord sur leur pourtour puis se dessèchent complétement.

L’attaque des aleurodes s’accompagne presque toujours d’une abondante production de fumagine qui aggrave considérablement leurs dégâts et déprécie les plantes d’intérieurs.

Dans les régions chaudes du globe, il existe des espèces très redoutables telles que l’aleurode des aurantiacées (Dialeurodes citri) très répandu en Floride et en Amérique du Sud où il est considéré à juste titre comme un fléau des orangeraies. L’aleurode spinuleux (Aleurocanthus spiniferus) répandu en Malaisie et dans l’Extrême-Orient, s’attaque à un grand nombre de plantes tropicales. L’aleurode du cocotier (Aleurode coccois) répandu aux iles Fidji et en Polynésie, détériore les feuilles du cocotier et diminue les récoltes de coprah.

En Europe, on ne peut guère citer comme nuisible que l’aleurode du chou qui s’attaque également aux salades. L’aleurode du laurier-tin très répandu dans le Midi de la France et en Afrique du Nord, décolore le feuillage des Viburneum. Aleurode dont la larve très plate est d’un noir brillant surmontés de flocon cireux blancs. Elle se trouve localisée à la face inférieure des feuilles. Il n’est pas rare de trouver également cette espèce dans les serres et dans les orangeries.

Comment traiter l'aleurode des serres ?

Plusieurs traitements et solutions naturelles sont à disposition des jardiniers pour prévenir et lutter contre l’aleurode des serres.

Le plus efficace consiste à effectuer des pulvérisations de macérations de plantes additionnées de savon noir. Parmi ces remèdes, nous recommandons :

🌱 Notre conseil pour se débarrasser des aleurodes des serres

Additionnez 100 ml du traitement bio maladies des pucerons et araignées rouges + 20 ml de savon noir pour 1 litre d’eau.

Cette solution est à pulvériser régulièrement sur la face inférieure et supérieure des feuilles dès l’apparition des premiers adultes. Nous vous recommandons de ne pas attendre, car vous l’avez compris, ce ravageur a une reproduction rapide et il est très facile de se faire déborder si les conditions de températures et climatique lui sont favorables.

Comment détecter la présence d’aleurode dans les serres ?

Le positionnement de plaques jaunes Coltrap dans la serre ou tunnel est indispensable. Ces pièges chromatiques permettent d’indiquer rapidement la présence des aleurodes. Si vous observez des aleurodes collées sur la plaque coltrap, vous pouvez traiter avec la solution biologique citée ci-dessus.

Et que faire en cas de fumagine ?

Si les aleurodes ont déjà commis d’importants dégâts et que vous observez la présence de fumagine sur le feuillage, nous vous recommandons de pulvériser de la décoction de prêle ou traitement bio maladies des légumes du potager.

Les traitements recommandés contre les mouches blanches des serres