Comment lutter contre la maladie du Mal Secco sur les agrumes ?

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Le Mal secco est l’une des maladies les plus redoutées sur les agrumes. Elle est provoquée par un champignon qui s’infiltre dans les tissus du bois et progresse lentement jusqu’à provoquer le dépérissement total de l’arbre. Les feuilles jaunissent, les rameaux se dessèchent, et la production chute brutalement. Longtemps cantonnée aux zones méditerranéennes, cette maladie gagne du terrain avec la douceur des hivers et la multiplication des échanges de plants. Comprendre son cycle, ses symptômes et les moyens de prévention est aujourd’hui indispensable pour protéger vos agrumes.

Quelle est la cause du Mal secco ?

Le Mal secco – littéralement « mal sec » en italien – tire son nom de l’aspect desséché des rameaux infectés. Il s’agit d’une maladie cryptogamique vasculaire, c’est-à-dire provoquée par un champignon qui s’installe dans les vaisseaux de l’arbre, bloquant progressivement la circulation de la sève.

L’agent responsable, Phoma ou Deuterophoma tracheiphila, appartient à la famille des Pleosporales. Il a été identifié pour la première fois en 1894 sur les îles grecques de Chios et Poros, avant de se propager à l’ensemble du bassin méditerranéen.

Cette affection touche de nombreuses espèces d’agrumes, mais c’est le citronnier (Citrus limon) qui en souffre le plus. Le bigaradier, le cédratier, le bergamotier ou encore le Citrus jambhiri peuvent également être atteints, tandis que les orangers, mandariniers et pamplemoussiers semblent plus résistants.

Certaines variétés, comme le Monachello, offrent une tolérance partielle, mais au prix d’une productivité moindre.

Comment lutter biologiquement contre le mal secco des agrumes ?

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Pour les opérations de taille :

  • Désinfecter les outils lors de la taille à l’aide du vinaigre
  • Désinfecter les plaies de taille, en appliquant du chitosan liquide ou traitement bio maladies des agrumes en pulvérisation foliaire sur les rameaux, branchettes et la totalité de l’agrume.
  • Tailler et emmener les rameaux et branchettes mortes à la déchetterie.

Appliquez en pulvérisation foliaire à l’aide d’un pulvérisateur :

🍋 Notre astuce :

Pour un traitement de 1 litre de solution, préparez Traitement bio maladies des agrumes 50 ml + Traitement bio maladies des arbres fruitiers 100 ml + 850 ml d’eau

Autre solution : réalisez une préparation composée d’Argile bentonite sodique 10g + traitement bio maladie des agrumes 10 ml + 890 ml d’eau

Application de la solution tous les 7 à 21 jours jusqu’à disparition de la maladie.

Répartition géographique et conditions de développement

Le Mal secco sévit dans presque toutes les régions où les agrumes prospèrent sous climat méditerranéen : Italie, Grèce, Turquie, Israël, Tunisie, Algérie, Liban, Syrie…

Curieusement, il reste absent du Maroc et de la péninsule Ibérique, probablement en raison de conditions climatiques moins favorables à son développement.

Le champignon se développe idéalement entre 20 et 25 °C, avec une limite basse autour de 14 °C et un arrêt complet au-delà de 30 °C. Dans les zones tempérées, il profite des périodes humides et fraîches de l’automne au printemps.

Les blessures sur les rameaux ou le tronc constituent la principale porte d’entrée du pathogène. Il ne passe pas par les stomates comme d’autres champignons, mais colonise directement les tissus internes du bois.

L’eau joue un rôle clé dans la propagation : les conidies, ou spores, sont disséminées par la pluie, l’irrigation ou les éclaboussures. Une simple taille en période humide peut donc suffire à propager la maladie d’un arbre à l’autre.

Certaines situations rendent les vergers particulièrement vulnérables :

  • Humidité élevée ou pluies répétées ;
  • Blessures fraîches dues à la taille ou aux intempéries ;
  • Aération insuffisante du verger.

Quels sont les symptômes du mal secco ?

Les premiers signes apparaissent généralement au printemps, parfois de façon si discrète qu’ils passent inaperçus.

On observe d’abord un jaunissement des feuilles sur certaines branches, accompagné d’une décoloration des nervures. Rapidement, les feuilles sèchent et tombent, laissant des rameaux nus et dévitalisés.

Sur les branches atteintes, la couleur de l’écorce vire au gris, parsemé de petits points noirs : ce sont les pycnides, les structures reproductrices du champignon.

En coupant le bois, on découvre une teinte orangée, parfois rougeâtre, qui constitue l’un des signes les plus caractéristiques du Mal secco. Lorsque le bois se dessèche, cette coloration devient brun-noir.

Le champignon progresse peu à peu dans le xylème, obstruant les canaux de sève. Les rameaux se déshydratent, puis les branches principales, jusqu’à provoquer la mort totale de l’arbre en un ou deux ans.

Les symptômes typiques incluent :

  • Le dépérissement partiel puis total des rameaux ;
  • Une production de gomme dans les vaisseaux ;
  • L’apparition de rejets à la base du tronc ou sur les parties encore saines, signe d’une tentative désespérée de survie.

Les différentes formes du Mal secco

Cette maladie se manifeste sous plusieurs formes selon sa rapidité d’évolution :

  • Le mal secco classique : forme la plus fréquente, caractérisée par un dessèchement progressif des rameaux avant d’atteindre le tronc.
  • Le mal fulminant : forme rapide et brutale, liée à une infection du système racinaire. L’arbre meurt en quelques semaines.
  • Le mal nero : forme chronique et lente, souvent observée sur des vergers anciens. Le champignon reste actif plusieurs années, provoquant une baisse continue de vigueur et de rendement.

Quelle que soit la forme, le pronostic est toujours défavorable. Une fois que le champignon s’est installé dans le bois, aucun traitement ne permet de l’éliminer.

Statut réglementaire de la maladie

Face à sa gravité, le Mal secco est classé organisme de quarantaine ou parasite à lutte obligatoire dans plusieurs pays méditerranéens. Cette réglementation impose la surveillance, la destruction des plants infectés et des mesures strictes pour empêcher sa dissémination à de nouvelles zones.

Quelles méthodes de prévention ?

La lutte repose sur une stratégie préventive rigoureuse, centrée sur la sélection du matériel végétal, la désinfection du matériel et la gestion attentive des vergers.

La première étape consiste à planter uniquement des arbres certifiés sains, issus de pépinières contrôlées situées en zone indemne. Il est fortement déconseillé d’introduire des plants provenant de régions touchées, même s’ils paraissent visuellement en bonne santé.

Il faut également éviter de replanter des citronniers sur une parcelle où la maladie a déjà sévi : les fragments de racines infectées peuvent héberger le champignon plusieurs mois.

Une grande partie de la prévention repose sur la discipline à la taille. Les outils doivent être désinfectés entre chaque arbre. Il est également judicieux de disposer de plusieurs sécateurs afin de ne jamais interrompre le travail.

Les périodes de pluie ou d’humidité doivent être évitées pour toute opération de taille, de greffage ou de travail du sol. Ces conditions favorisent la dispersion des spores et augmentent les risques d’infection par les plaies fraîches.