Les processionnaires du pin sont des Lépidoptères, des papillons de couleur gris cendré de 3 cm d’envergure. On les connait principalement pour ses chenilles, qui peuvent causer des dégâts importants sur les pins. Elles présentent également un risque pour l’homme, en cas d’allergie notamment. Découvrez ainsi notre guide pratique pour mieux comprendre le processionnaire du pin et savoir comment s’en protéger et s’en débarrasser biologiquement.
Description du processionnaire du pin
Le processionnaire du pin est aussi connu sous le nom de Thaumetopoea pityocampa. Il s’agit d’un insecte lépidoptère originaire du bassin méditérranéen qui prend la forme d’un papillon à l’âge adulte et d’une chenille au stade larvaire.
L’imago présente des ailes de teinte brune ou grisâtre ornées de motifs variés. Son envergure varie généralement entre 30 et 40 mm. Le papillon processionnaire du pin présente un dimorphisme sexuel marqué, la femelle étant souvent plus grande que le mâle.
La chenille processionnaire traverse cinq stades de développement. D’abord verte, elle se développe ensuite pour atteindre jusqu’à 4 cm de longueur. Elle présente un corps de couleur noire, orné de points rougeâtre et d’une face ventrale jaune. Elle est velue et recouverte de poils urticants.
Cycle de vie du processionnaire du pin
En Mai – Septembre, la femelle émet une phéromone chimique afin d’attirer le mâle pour se reproduire. Une fois l’accouplement effectué, le mâle meurt et la femelle pond quelques 200 œufs en un manchon de soie de plusieurs centimètres afin de les protéger des prédateurs. Les œufs éclosent après 30 à 45 jours et les chenilles se mettent à nouveau à tisser un nid de soie près de leur nid de ponte qu’elles quittent chaque nuit pour aller se nourrir en file indienne et qu’elles regagnent chaque matin. Après plusieurs stades larvaires, à l’entrée de l’hiver (Novembre), les chenilles construisent un nid sur une branche exposé au soleil où elles continuent de se développer et à se préparer pour la mue finale.
C’est en Février – Mai que se déroule le phénomène qui leur a donné leur nom. Une chenille, une future femelle de couleur brun noir avec des taches rougeâtres sur le dessus et jaune sur le flanc, descend du pin en emmenant derrière elle à la queue leu leu ses congénères à la recherche d’un terrain propice à l’enfouissement. Cela peut prendre quelques jours, une fois le lieu adéquate, celle-ci s’enterre à une profondeur de 5 et 15 cm.
Sous terre, chaque chenille tisse son cocon avant de se transformer en chrysalide. Au bout de quelques mois à plusieurs années si les conditions ne sont pas idéales. Les papillons sortent et s’envolent pour perpétuer à nouveau le cycle de la processionnaire du pin.
Outre l’effet esthétique, les chenilles dévorent les aiguilles et privent le pin de ses capacités de photosynthèse et provoquent leur affaiblissent surtout, si les défoliaison sont répétées. On compte en général 2 à 3 ans la répétition des pullulations avant quelques années de répit.
Quels dégâts cause la chenille processionnaire du pin ?
Les chenilles processionnaires du pin, au fur et à mesure de leur croissance, se nourrissent des aiguilles des pins, entraînant des défoliations, en particulier pendant l’hiver et au début du printemps. Cette défoliation excessive peut affecter la croissance des pins et, dans des situations extrêmes, entraîner leur mort. Bien que les arbres en bonne santé puissent résister à ces attaques, les arbres affaiblis ou ceux qui ont subi des défoliations répétées subissent davantage de dommages. De plus, une attaque massive de ces chenilles ouvre la porte à d’autres nuisibles tels que les scolytes ou le pissode, exacerbant le risque pour les arbres.
Le processionnaire du Pin s’attaque à plusieurs espèces de pin dont le Pin Maritime, le Pin laricio ou le Pin noir ainsi que le Pin Sylvestre. Nous pouvons aussi rencontrer ces chenilles sur le cèdre ou le douglas.
Processionnaire du pin, un danger pour l'homme ?
Attention, si la chenille se sent agressée, elle est capable de libérer des poils urticants dans l’air environnant. Les poils restant dans les nids restent également très irritants. Chaque poil est un véritable harpon de 0.2 mm qui contient une protéine très irritante. En se grattant et en se frottant, on risque de casser les poils libérant le venin sous sa peau. Les dommages peuvent être très graves pour l’homme, les chiens et les chevaux. En cas d’attaques oculaires, d’allergies ou d’attaque respiratoire, il est important de consulter rapidement un médecin.
Comment lutter contre le processionnaire du pin ?
Plusieurs méthodes de lutte existent pour se débarrasser biologiquement des processionnaires du pin.
Piégeage par phéromones
Il est conseillé d’utiliser des pièges comme méthode de lutte. Chez Planète Agrobio, nous avons conçu le piège à processionnaire du pin Atrap® qui permettra de contrôler et réduire la population de chenilles.
Comment installer du piège Atrap® ?
Suspendre le piège dans le pin à environ de 2 mètres du sol, le plus haut possible aux branches, hors de portée des enfants et des animaux en utilisant des phéromones Thaumetopoea pityocampa de synthèse utilisées pour tromper les mâles. C’est un moyen efficace de les attirer et de limiter leur développement. Ce dispositif permet d’empêcher les reproductions des générations suivantes.
Utilisation du piège Atrap®
Mettre au fond la cuve ½ litre d’eau avec 100 ml de savon noir. Installez la phéromone dans le panier. Celle-ci est inoffensive pour l’homme et les animaux mais ne pas la toucher avec les doigts afin de ne pas enlever le pelliculage. Portez des gants ou à l’aide d’une pince, la faire glisser dans le panier conçu à cet effet. Les renouveler tous les 90 à 120 jours, durée de la diffusion.
Les pièges Atrap® s’utilisent d’une année à l’autre.
Selon le nombre d’arbres, nous préconisons :
- 1 piège pour un pin isolé
- 1 piège tous les 20 mètres environ pour des pins alignés
- 8 pièges par hectare pour une forêt de pin
La conservation des phéromones est de deux ans au réfrigérateur.
D’autres méthodes de lutte :
- Filets anti-insectes : Empêche la ponte des œufs sur les arbres.
- Élimination mécanique aussi nommée échenillage : Retrait et destruction manuelle ou à l’aide d’un échenilloir des nids pendant l’hiver.
- Bacillus thuringiensis : Cette bactérie cible spécifiquement les chenilles du processionnaire du pin, entraînant leur mort.
- Prédateurs naturels : L’introduction ou la promotion de certains oiseaux qui se nourrissent des chenilles peut aider à réduire leur population. N’hésitez pas à installer des nichoirs pour les mésanges.
Évitez tout contact direct avec les chenilles ou leurs nids.