Les camélias sont de magnifiques plantes ornementales qui sont malheureusement sujets à plusieurs ravageurs. Découvrons quels sont les principaux ravageurs, les dégâts occasionnés et les traitements biologiques qui permettent de s’en débarrasser.
Cochenille
La cochenille est l’insecte qui attaque le plus souvent les Camélias. On le désigne sous les différents noms de pou blanc, puceron laineux, pucerons cotonneux, à cause de l’aspect d’une substance cotonneuse et blanche dont il est enveloppé. En général, une sorte de dépôt noirâtre et sirupeux apparait sur la face des feuilles peu après la venue de la cochenille. Ce dépôt est connu sous le nom de fumagine.
Coccus hesperidum (pou des hespérides)
Ce ravageur est un hôte que l’on retrouve facilement sur les camélias mais aussi sur d’autres plantes comme les Azalées, Rhododendron, Laurier-rose, Hiscus…
Cette cochenille a une forme ovale, très plate de 3 à 5 mm de long, de couleur jaune à brun transparent, avec un sillon médiane longitudinal ayant un aspect côtelé. Cette espèce est vivipare et parthénogénétique. Les femelles produisent plus d’un millier d’œufs en 2 à 3 mois. Au début, les larves du premier stade se déplacent sur la Camélia pendant quelques jours avant de se fixer sur les feuilles pour s’alimenter généralement groupées le long de la nervure principale en formant des colonies importantes. On observe souvent la présence de fourmis.
Les fortes infestations inhibent la croissance des plantes jusqu’à provoquer la mort de celle-ci.
Othiorhynchus sulcatus (Othiorhynchus de la vigne) ou Othiorynque
Ce ravageur est présent sur les plantes ornementales (begonia, cyclamen, primevére, sedum, impatiens….) et plantes extérieures (Rhododendron, Elaeagnus, muguet, pivoine, viburneum, camélia, cotoneaster, fougère, sempervivum…)
Description
L’adulte mesure de 7 à 10 mm de long de couleur noir brillant avec des élytres à bords parallèles couverts de plaques de poils jaunâtres. Le corps est sculpté. La femelle pond des œufs de 0.7 à 0.8 mm de diamètre de couleur blanc puis brunâtre. La larve mesure 10 mm de long de couleur crème avec une tète brun rougeâtre. Nymphe de 7à10 mm de longue blanche.
Biologie
Les femelles d’Othiorhynchus sulcatus apparaissent en mai et juin. Ce coléoptère qui se reproduit sans fécondation appelée parthénogénèse est actif la nuit, c’est pour cela qu’elle est difficile à déceler, pendant cette période. Elles s’alimentent du feuillage des plantes en les découpant d’une façon caractérisée donnant un aspect crénelé. La journée, elles se cachent dans les débris des végétaux (feuilles, murs…..). Elles atteignent leur maturité quelques semaines après le début de leur alimentation fin juillet. Elles pondent plusieurs centaines d’œufs dans le sol près des camélias et autres plantes cités ci-dessus qu’elles affectionnent tout particulièrement. Les œufs éclosent au bout de deux à trois semaines, les larves s’établissent sur les racines où elles s’alimentent plusieurs mois atteignant leur maturité au printemps suivant puis se nymphose dans le sol dans des logettes ovales d’avril à juin.
En général, quand l’hiver est froid, elles meurent mais certaines survivent lorsqu’elles sont en situation abritée et reprennent alors leur activité au printemps. Les jeunes adultes se distinguent des adultes âgées par la présence d’une forte épine sur chaque mandibule qui se brise après leur sortie. Dans les serres, les adultes sont présents en automne en grande quantité , la période de ponte est plus importante et plus longue.
Dégâts sur les camélias
On observe des dégâts qui peuvent être très importants sur les feuilles des camélias, celles-ci ont un aspect crénelé caractéristique de la présence d’Othiorhynchus. Ils peuvent également s’attaquer à l’écorce des plantes mais les dommages les plus graves sont ceux occasionnés par les larves qui détruisent le système racinaire ou creusent dans les tubercules ou rhizomes de certaines plantes. Les camélias ainsi attaqués se développent moins rapidement et peuvent faner brutalement. Les plantes élevées en pot sont aussi la proie de l’Othiorynchus ou ils occasionnent des dommages très important dans les pépinières et serres.
Epiphyas postvittana
Epiphyas postvittana fait partie de l’ordre des Lépidoptères. Originaire d’Australie, ce papillon affectionne un grand nombre de plantes d’extérieur et d’intérieur comme les Azalées, Camélias, Ceanothes, Chèvrefeuilles, laurier sauce, fuchsias, leptospermum, Pittosporum, olivier, skimmia et bien d’autres encore.
Description
Ce papillon femelle mesure 17 à 25 mm d’envergure, les ailes sont de couleur brun jaunâtre clair mouchetées de noir. Le papillon mâle mesure 16 à 21 mm d’envergure comportant une zone basale jaune clair à jaune orangé et une zone apicale brun foncé à brun rougeâtre, ses ailes postérieurs sont grises.
Les chenilles mesurent jusqu’à 18 mm de long de couleur vert jaunâtre avec des pinacules claires, tète brun clair. Elles possèdent des plaques prothoracique brun verdâtre clair, plaque anale vert brunâtre, pattes thoraciques brunes.
La chrysalide est de 8 à 10 mm de long de couleur brun rougeâtre foncé.
Biologie
Les paillons sont actifs de mai à octobre. On observe deux ou trois générations dans l’année. Les œufs sont pondus en petit groupe sur les feuilles des plantes cités ci-dessus et éclosent au bout de dix jours. En juin, juillet, puis septembre et avril, les chenilles se développent au milieu des feuilles terminales des nouvelles pousses qu’elles sont liées par des fils de soie. La chrysalidation se déroule dans cet abri qu’elles sont confectionnées en mai et aout.
Dégâts sur les camélias
On observe une défoliaison des plantes, outre l’aspect inesthétique, elles occasionnent ainsi des dégâts importants sur les feuilles en affectant le développement de celles-ci.
Orgyia antiqua
Ce papillon fait partie de l’ordre des Lépidoptères répandu en Europe, cette espèce attaque les arbres et arbustes des pépinières, parc et jardin. Elles affectionnent les Camélias, Céanothe, pommier d’ornement, Rhododendron, Rosier, Buddleja ainsi que certains conifères, Douglas, Melèze, pin et sapin.
Description
Le papillon femelle mesure 10 à 15 mm de long possédant un corps gris jaunâtre foncé ramassé en forme de sac. Le papillon mâle mesure 25 à 35 mm d’envergure, ailes brun à marron, les ailes antérieures sont ornées de taches plus foncées et une grande tache blanche.
Les œufs de 0.9 mm de diamètre sont arrondis de couleur gris rougeâtre décoré d’une tâche centrale et d’une bande circulaire foncée.
La chenille mesure jusqu’à 35 mm de long de couleur grisâtre ou violette tacheté de rouge, de noir et de jaune, ayant un corps très poilu présentant sur le dos quatre brosses jaunes, près de la tête des touffes de longs poils noirâtres ressemblant à des brosses.
La chrysalide est de couleur noir brillant poilue.
Biologie
Les papillons de cette espèce sont actifs de juillet à octobre par beau temps. Les mâles volent à la recherche de femelles vierges qui, incapables de voler, restent à côté du cocon nymphal dont elles viennent de sortir. Après accouplement, elles pondent environ 100 à 300 œufs qui forment un amas visible. L’éclosion a lieu par vague successif au printemps suivant. Les chenilles se déplacent pour se nourrir du feuillage. Arrivée en fin de croissance, elles se chrysalident ainsi les papillons apparaissent peu de temps après. On observe une à deux générations par an.
Dégâts d’Orgyia antiqua sur le camélia
Les chenilles dévorent les feuilles, bourgeons et fleurs amenant un affaiblissement de la plante.
Brevipalpus phoenicis
Cet acarien fait partie de la famille des Ténuipalpidés, il fait partie des ravageurs sur Camélia sinensis ainsi que sur les agrumes.
Il est originaire d’Amérique tropicale et subtropicale et sévit maintenant en Europe sur les plantes ornementales.
Description
La femelle mesure 0.25 à 0.30 mm de long avec un corps plat ovoïdes de couleur rouge.
Biologie
Les individus vivent sur les deux faces, les œufs sont pondus près de la nervure principale en groupe. L’éclosion a lieu deux à trois semaines plus tard. Les larves se développent trois à quatre semaines avant d’atteindre l’état adulte. Les bonnes conditions climatiques favorisent la prolifération de Brevipalpus phoenicis.
Dégâts de Brevipalpus phoenicis sur le camélia
Cet acarien comme la plupart de son espèce, occasionnent de taches nécrotiques d’aspect rouillé ou bronzée qui arrêtent la croissance de la plante et peut conduire à une défoliation prématurée.
Comment lutter contre les ravageurs du camélia ?
Voici les différentes solutions naturelles et biologiques que nous recommandons de pulvériser sur vos camélias pour lutter contre ces ravageurs.
Utiliser les odeurs pour lutter contre les ravageurs des camélias
Depuis quelques années, on s’intéresse de très près à l’odeur émise par les plantes puisque ce sont-elles qui permettent aux ravageurs de se repérer sur la culture et de s’y installer.
On observe qu’un grand nombre d’insectes ravageurs utilise leur récepteur olfactif en premier lieu pour repérer la plante que mangera leur future génération (chenille) et par les fleurs qui recèlent le nectar dont se nourrissent les adultes.
Chez Planete agrobio, nous apportons différentes stratégies de biocontrôle pour lutter contre ces insectes.
- Les phéromones : elles concernent les échanges entre individu de la même espèce. Ce sont des odeurs émissent par les insectes essentiellement par la femelle pour attirer le mâle lors de la reproduction. Après avoir identifié les différents composés des phéromones des insectes. Elles sont reproduites artificiellement par des chercheurs qui sont de parfait maitre parfumeur. Ce sont des substances très complexes. Elles sont déposées ensuite sur un support neutre et mis ensuite dans le piège DELTAP, ATRAP afin d’attraper les insectes et perturber le cycle de reproduction.
- Les substances alléochimiques : elles concernent les échanges entre individus d’espèces différentes.
- Les substance kairomones : elles concernent et profitent à celui qui reçoit le message. Le piège est un indicateur. Si, on observe leur présence, l’application de purin d’ail, de purin de fougère et de purin de lavande sont utilisés comme agent répulsif. L’insecte utilise son odorat pour repérer et se diriger vers sa nourriture mais ce qui détermine avant tout son choix de se nourrir c’est le gout. Si la solution appliquée sur la plante ne lui plait pas celui-ci ne s’installera pas.
- Purin de fougère : Il y a un siècle, le purin de fougère était utilisé comme insecticide. Aujourd’hui, les scientifiques comprennent pourquoi, il a été pulvérisé sur les légumes, arbres et arbustes d’ornements, arbres fruitiers, fleurs. La plupart des fougères sont riches en phytoecdysteroÏdes. Ce sont des molécules de défense de la plante. Elles agissent comme une hormone spécifique appelé l’ecdysone qui régule la mue des larves d’insectes. Les molécules de cette famille sont très nombreuses et l’une d’entre elle la 20-hydroxyecdysone est bien connue car elle bloque la mue, inhibe la prise de nourriture des chenilles ainsi que la reproduction de nombreux insectes.