Pou gris broyeur des poules : dégâts et traitements

Vous avez remarqué que vos poules se grattent sans arrêt ou que leur plumage semble moins éclatant ? Ces signes pourraient indiquer la présence de poux broyeurs, ces minuscules parasites qui s’installent sous les plumes et perturbent le bien-être de vos volailles. Invisibles au premier regard mais redoutablement efficaces, ils se nourrissent des débris de peau et des plumes, causant inconfort et stress chez vos poules. Découvrez comment les identifier, comment prévenir leur arrivée mais aussi comment s’en débarrasser s’ils ont déjà infestés votre poulailler.

Les poux broyeurs, appelés aussi poux gris ou poux mallophages, font partie des parasites externes que vos poules peuvent rencontrer au cours de leur vie. Ces minuscules insectes appartiennent à l’ordre des phthiraptères et passent l’intégralité de leur existence sur leur hôte. Leur habitat favori se trouve sous les plumes, où ils se dissimulent à proximité de la peau.

Contrairement à d’autres parasites comme le pou rouge, qui s’attaquent au sang des volailles, les poux broyeurs s’alimentent des protéines présentes dans les peaux mortes, l’épiderme, le duvet et les plumes. Cette particularité les rend tout aussi gênants, car ils provoquent des irritations, un stress et une détérioration du plumage.

Leur prolifération est particulièrement marquée pendant les périodes chaudes, comme l’été, lorsque les larves éclosent en grand nombre. Ce phénomène peut rapidement transformer une présence discrète en une infestation difficile à contrôler si rien n’est fait pour limiter leur multiplication.

Ces parasites, bien que minuscules, sont visibles à l’œil nu, ce qui peut faciliter leur identification. Le pou broyeur mesure entre 1 et 3 mm, et sa couleur varie du gris au brun, lui permettant de se fondre dans le plumage de vos volailles. Son corps est aplati, une forme qui lui permet de se glisser facilement entre les plumes pour se cacher ou se nourrir.

Une particularité remarquable est leur appareil buccal puissant, conçu pour mâcher. Ce détail leur donne leur surnom de pou broyeur. À la différence du pou rouge, qui se nourrit de sang et possède huit pattes, le pou broyeur a six patte.

Lorsque vous inspectez vos poules, prêtez attention aux zones où ces parasites se réfugient le plus souvent : les zones du corps difficilement accessibles pour le bec des poules, comme sous les ailes, autour du cou ou près du cloaque.

La reproduction des poux broyeurs est rapide et prolifique. La femelle pond ses œufs à la base des plumes, formant des amas calcaires grisâtres, bien visibles. Une femelle peut pondre entre 30 et 60 œufs par ponte. Les lentes, d’un blanc grisâtre, adhèrent aux plumes. En l’espace de 3 semaines, les larves éclosent et atteignent leur maturité ; elles engendrent une prolifération exponentielle si aucune action n’est entreprise.

Ces parasites résident en permanence sur les poules, privilégiant les zones difficiles à atteindre avec le bec :

• Autour du cloaque,
• Sous les ailes,
• Sur le cou.

Les poux broyeurs ne s’installent pas par hasard dans un poulailler. Plusieurs éléments peuvent favoriser leur apparition et leur prolifération. Ces facteurs, souvent liés à l’environnement ou à l’état des poules, créent un terrain idéal pour ces parasites. Une attention particulière portée à ces aspects peut vous aider à réduire les risques d’infestation.

• Hygiène négligée dans le poulailler : un espace sale, avec une accumulation de fientes ou des déchets organiques non nettoyés, offre un refuge parfait pour les poux broyeurs. L’absence de bains de poussière pour vos poules aggrave aussi la situation, car ces bains sont une défense naturelle contre les parasites.
• État de santé affaibli des poules : si vos volailles sont déjà affaiblies par une maladie, un stress prolongé ou un système immunitaire fragilisé, elles deviennent plus vulnérables aux infestations.
• Introduction de nouvelles volailles contaminées : l’ajout de nouvelles poules au poulailler sans les mettre en quarantaine au préalable est une porte d’entrée fréquente pour les poux broyeurs. Ces parasites, très contagieux, peuvent rapidement se propager à l’ensemble du cheptel.
• Surpopulation dans l’enclos : lorsque les poules vivent dans un espace trop restreint, le stress augmente et les contacts rapprochés facilitent la transmission des parasites. Un espace suffisant est donc indispensable pour limiter les risques.

Reconnaître rapidement les signes d’une infestation de poux broyeurs est essentiel pour préserver le bien-être de vos poules. Si vous observez les comportements ou symptômes suivants, il est temps d’agir.

• Comportement inhabituel : vos poules semblent agitées et se grattent fréquemment. Ce toilettage excessif est une réponse directe aux démangeaisons provoquées par les poux broyeurs.
• Plumage abîmé : les plumes deviennent ternes, avec des pertes importantes, et le plumage global paraît négligé.
• Diminution de la production d’œufs : une infestation affecte souvent la ponte, car le stress affaiblit les capacités de ponte des volailles.
• Signes visibles sur la peau : les zones infestées présentent des irritations, des croûtes ou même des plaies ouvertes. Ces lésions peuvent devenir des portes d’entrée pour d’autres infections si elles ne sont pas soignées.
• Présence de lentes : de petits amas blanchâtres ou grisâtres sont fréquemment visibles à la base des plumes, notamment autour du cloaque. Ces œufs sont le signe d’une infestation avancée.

En cas de forte infestation, vous pourriez également remarquer une fatigue générale chez vos poules, accompagnée d’une baisse d’immunité. Si ces symptômes s’aggravent, cela peut encourager des comportements agressifs entre les poules, comme le picage, qui peuvent à leur tour engendrer des blessures supplémentaires.

La prévention est votre meilleure alliée pour éviter une infestation de poux broyeurs dans votre poulailler. Voici quelques pratiques à intégrer à votre routine d’entretien :

• Nettoyez fréquemment le poulailler : remplacez la litière dès qu’elle est souillée et désinfectez régulièrement les sols, les perchoirs et les parois. Un habitat propre limite les refuges pour les parasites. Mettez un paillage de miscanthus, une litière végétale dépoussiérée et biodégradable.
• Inspectez les nouvelles arrivées : avant d’introduire de nouvelles poules, examinez minutieusement leur plumage à la recherche de signes de parasites. Une période de quarantaine d’au moins deux semaines est recommandée pour éviter toute contamination.
• Réduisez l’accès aux oiseaux sauvages : protégez le poulailler avec des filets anti-oiseaux et sécurisez les mangeoires et abreuvoirs. Les oiseaux sauvages peuvent être porteurs de parasites qui s’installent rapidement.
• Offrez un espace suffisant à vos volailles : les poules ont besoin d’espace pour réduire le stress et limiter les contacts rapprochés, facteurs favorisant la propagation des poux broyeurs.
• Proposez des bains de poussière : installez une zone spécifique où vos poules peuvent se rouler dans de la poussière, un geste naturel qui aide à éliminer les parasites. Ajoutez-y la coquille d’huitre de 0,5 mm à 1 mm. Pour renforcer leur efficacité, vous pouvez y ajouter de la terre de diatomée.
• Adoptez une alimentation équilibrée : une alimentation riche et variée renforce le système immunitaire des poules, les rendant plus résistantes face aux infestations. Nous vous conseillons d’apporter des coquilles d’huitres pour un apport de calcium.

Lorsque les poux broyeurs ont déjà envahi votre poulailler, une intervention rapide et méthodique est nécessaire pour protéger vos volailles et éliminer ces parasites.

Nettoyage approfondi

La première étape consiste à vider complètement le poulailler de sa litière et à nettoyer chaque recoin. Les sols, les perchoirs et les parois doivent être lavés à l’eau chaude et désinfectés à l’aide de produits adaptés pour tuer les parasites adultes et leurs œufs. Ce grand nettoyage doit inclure tous les équipements, tels que les mangeoires et abreuvoirs.

Traitement des poules avec de la poudre de diatomée

Pour traiter vos poules directement, appliquez de la terre de diatomée sous leurs plumes, en ciblant les zones où les parasites se logent le plus souvent : le cou, le ventre, le croupion et sous les ailes. Soyez attentif à ce que vos volailles ne respirent pas trop de poudre ou que le produit n’entre pas dans leurs yeux.

Avant de remettre une nouvelle litière, saupoudrez-en le fond avec de la terre de diatomée. Ce produit, d’origine naturelle, agit comme une barrière contre les poux broyeurs en limitant leur prolifération. Les bains de poussière dans le poulailler doivent également être enrichis avec cette poudre pour permettre aux poules de s’auto-traiter.

Pour le poulailler

Ajoutez un paillage de miscanthus, une litière végétale dépoussiérée et biodégradable.

Utilisez également de l’argile bentonite sodique : elle a un pouvoir absorbant de 30 fois son volume. Elle permet d’assécher les litières des poulaillers et d’éviter les maladies. Elle neutralise les odeurs. Application en poudrage sur la litière