Dans votre potager, vous veillez à tout : l’arrosage, les associations de culture, la rotation, les semis bien espacés… Et pourtant, malgré toutes vos attentions, vos carottes semblent faire grise mine. Feuillage qui jaunit, racines abîmées, croissance ralentie… Il se pourrait bien qu’un petit intrus souterrain en soit la cause. La mouche de la carotte, aussi discrète qu’efficace, peut transformer vos rangs bien alignés en une série de racines véreuses et sans goût. Principalement attirée par la carotte, elle s’en prend aussi au panais, au céleri ou encore au persil. Découvrons comment l’identifier et quels traitements biologiques utiliser.
Quelles solutions pour lutter contre la mouche de la carotte ?
Chez Planète Agrobio, nous préconisons les moyens de lutte ci-dessous pour éliminer la mouche de la carotte dans les potagers.
- Utilisation de plaques jaunes engluées jaune Coltrap 2 faces, pour détecter la présence de la mouche de la carotte. Les changer dès que celles-ci sont souillées par la poussière ou remplies par la présence de la mouche de la carotte.
Notre conseil : positionnez ces plaques juste au dessus des feuilles de la carotte. - L’application du traitement purin d’ail, un répulsif qui leurrer et repousser la mouche de la carotte. Il doit être appliqué tous les 7 à 14 jours dès l’apparition sur les premières feuilles. Du savon noir peut être additionné au purin d’ail pour augmenter son efficacité.
- Traitement bio pucerons et araignées rouges : traitement d’avril à octobre et plus particulièrement entre juillet et septembre ou cette deuxième génération de la mouche de la carotte est la plus redoutable.
Il s’agit d’un répulsif qui leurre et repousse la mouche de la carotte. Il doit être appliqué tous les 7 à 14 jours dès l’apparition sur les premières feuilles. Du savon noir peut être additionné au purin d’ail pour augmenter son efficacité. - Savon noir : additionnée 10 à 20 ml dans 1 litre de solution de purin d’ail, purin de fougère ou du traitement bio pucerons et araignées rouges.
- Répulsif jardin terre de diatomée : il crée une barrière physique contre la mouche de la carotte.
- Argile kaolinite : pour créer une barrière physique contre la mouche de la carotte
Identification et morphologie de la mouche de la carotte
La mouche de la carotte, ou Chamaepsila rosae (anciennement Psila rosae), appartient à l’ordre des diptères et à la famille des Psilidae.
L’adulte est une petite mouche de 4 à 5 mm de long composé d’un thorax et abdomen de couleur noir avec des pattes jaunes, yeux rouges et ailes transparentes. La tête, brune à noire, présente des joues blanchâtres et des yeux rougeâtres.
C’est pourtant à un stade bien plus discret que l’insecte devient un véritable fléau : celui de larve. L’asticot, long de 6 à 10 mm à maturité, est blanc jaunâtre et luisant. Il évolue dans les racines des plantes, creusant des galeries qui altèrent leur structure et leur goût.
Entre ces deux formes, l’insecte passe par un stade de pupe, une chrysalide jaunâtre de moins de 5 mm, enfouie dans le sol.
Cycle de vie de Chamaepsila rosae
La mouche de la carotte produit généralement deux générations par an, parfois trois dans les zones plus chaudes. L’hiver, elle passe sous terre sous forme de pupe, voire de larve dans les racines laissées en place. Les premiers adultes émergent à partir de mars lorsque les températures du sol sont supérieures à 12 °C.
Seules les femelles attaquent les cultures. Elles sont attirées par la couleur des feuilles et surtout par l’odeur émise par celle-ci. Elles localisent leurs cibles grâce à leurs poils sensoriels situés sur leur patte. La ponte a lieu à proximité des plantes hôtes : une seule femelle peut pondre jusqu’à 120 œufs dans le sol.
Dix jours plus tard, les larves éclosent et s’enfoncent dans les racines. Leur développement suit un schéma progressif : elles s’attaquent d’abord aux radicelles, puis migrent vers la racine principale, qu’elles creusent de l’intérieur. Après leur croissance, elles se transforment à nouveau en pupes dans le sol.
Un second vol d’adultes a lieu entre juillet et septembre. Cette génération est souvent la plus destructrice, car elle coïncide avec le développement des racines chez les carottes et autres plantes sensibles. Pendant toute cette période, les adultes se nourrissent de nectar et de pollen, tandis que leurs larves sèment discrètement le chaos sous la surface.
Quelles sont les plantes attaquées par la mouche de la carotte ?
- Carotte (la plus fréquemment attaquée)
- Panais
- Céleri (branche et rave)
- Persil
- Cerfeuil
- Aneth
- Fenouil
Quels sont les dégâts causés par la mouche de la carotte ?
Les dégâts causés par la mouche de la carotte s’étendent d’avril à octobre, parfois même jusqu’en novembre, selon la météo. Les premières manifestations apparaissent souvent dès le mois de juin. La plante devient alors moins vigoureuse : le feuillage jaunit ou rougit, les racines prennent du retard dans leur développement, et, dans les cas les plus précoces, les jeunes plants peuvent disparaître totalement.
Les larves creusent des galeries sinueuses en surface, puis plus profondément dans la racine, dégradant sa texture et favorisant les pourritures. Chaque racine peut abriter plusieurs larves à la fois. Résultat : les carottes deviennent noires, molles, voire immangeables. Leur goût vire à l’amer, et leur conservation s’en trouve compromise. Les plaies causées par les tunnels offrent une porte d’entrée idéale aux champignons et aux bactéries, amplifiant les pertes.
Prévention contre la mouche de la carotte
Adopter de bonnes pratiques culturales reste l’une meilleure arme contre la mouche de la carotte. Une rotation rigoureuse des cultures est recommandée : éviter de replanter des apiacées au même endroit d’une année sur l’autre permet de réduire la pression parasitaire. À l’automne, il convient de retirer complètement les plants infestés pour limiter la survie des larves et pupes dans le sol.
Il est aussi conseillé de modérer les apports en engrais azotés. Une croissance trop vigoureuse attire davantage les femelles prêtes à pondre.
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